Deux ouvrages de la pédagogie Steiner-Waldorf

Publié le 12 Août 2014

Vous le savez, je m’inspire de différentes pédagogies alternatives, et je pioche dans chacune ce qui m’inspire, ce qui me parle. Montessori, Reggio, Freinet, Steiner-Wadorf sont autant de noms de ces pédagogies… qui vous parlent ou non.

 

Dans cet article je mets un peu plus à l’honneur la pédagogie Steiner-Waldorf en évoquant deux ouvrages la traitant. Cette pédagogie met les activités manuelles et artistiques en avant en les équilibrant au regard des activités intellectuelles académiques.

 

Steiner considère qu’il y a 3 grands cycles d’évolutions chez l’enfant : de 0 à 7 ans (ce qu’il appelle le jardin d’enfant), de 7 à 14 ans, et enfin de 15 à 18 ans. Au jardin d’enfant, l’imitation, le jeu, la coopération, les responsabilités sont au cœur de tout.

1. Les bases spirituelles de l’éducation de Rudolf Steiner

 

Les bases spirituelles de l’éducation,

Rudolf Steiner

Triades poches

2010

12 euros

243 pages

Deux ouvrages de la pédagogie Steiner-Waldorf

Dans ces conférences faites à Oxford en 1922 devant des auditeurs de plus de vingt nations, professeurs d'université et étudiants, Rudolf Steiner développe les objectifs et les exigences d'une éducation basée sur l'esprit. Faisant constamment le lien entre les idées et la pratique, il prend de nombreux exemples dans la vie de la toute jeune école Waldorf qu'il a fondée trois ans plus tôt à Stuttgart.

 

 

Sommaire :

Il y a 9 conférences au total

Le fondement spirituel de l'éducation (3 parties)

L'éducation du petit enfant et l'attitude fondamentale de l'éducateur

L'éducation des jeunes enfants : Le maître, un éducateur et un artiste (2 parties)

L'école Waldorf, un organisme

De l'éducation physique et morale

L'éducation à l'âge de la puberté, ce que la vie exige de l'éducateur

Allocutions

 

 

Morceaux choisis

 

p.20 « Toute la vie de l’enfant jusqu’à la 7è année est une imitation permanente de ce qui se passe autour de lui. Et à l’instant où il perçoit quelque chose, que ce soit un mouvement ou une sonorité, le besoin très fort se manifeste en lui d’un mouvement intérieur, de revivre à partir de tout son être intérieur ce qu’il a perçu. »

 

p. 27 « En réalité, nous ne devons pas apprendre à l’école pour savoir quelque chose, il nous faut apprendre à l’école afin de toujours pouvoir apprendre de la vie. Voilà ce qui doit être le fondement d’une pédagogie et d’une didactique spirituelles-physiologiques, dirais-je volontiers. »

 

p. 49 « Nous disons : en venant au monde, l’enfant a apporté son esprit intelligent. Seulement l’esprit n’est pas encore éveillé en lui. Et si nous ne parvenons pas à l’éveiller, c’est nous qui sommes sots, pas l’enfant. Si seulement nous penser une fois qu’en réalité l’enfant , sans qu’on le voie, est intelligent et que nous sommes, nous, manifestement sots, que nous avons vis-à-vis de l’enfant une tâche : apprendre de lui à d’abord devenir intelligents, notre enseignement fera alors grande impression sur cet enfant. »

 

p. 75 « Une bonne orientation du regard, voilà ce qui devrait être cultivé chez les maîtres de l’école Waldorf. Il faut qu’ils connaissent d’abord la nature de l’enfant et puissent développer le bon état d’esprit et qu’ensuite à partir de celui-ci seulement se développe un bon enseignement. »

2. Grandir au jardin d’enfants, La pédagogie Steiner-Waldorf et les moins de 7 ans de M.-L. Compani, P. Lang, F. Jaffke

Grandir au jardin d’enfants, La pédagogie Steiner-Waldorf et les moins de 7 ans

M.-L. Compani, P. Lang, F. Jaffke

Aethera pour les éditions Triades

2013

24 euros

268 pages

Deux ouvrages de la pédagogie Steiner-Waldorf

Présentation de l’éditeur

 

À première vue, le petit enfant d’aujourd’hui semble avoir tout ce qu’il désire : amour, soins, nourriture, vêtements, jouets de toutes sortes… Mais si l’on y regarde de plus près, il lui manque souvent l’essentiel : un espace libre pour être lui-même, pour plonger dans le monde enchanté des images, pour exercer son attention ici et maintenant, c’est-à-dire pour avoir « le droit d’être enfant ». À cet âge, l’enfant veut d’abord apprendre par lui-même, en découvrant activement le monde dans lequel il est né. Pour cela, il observe, expérimente, entreprend, essaie, corrige, crée, et par là, s’approprie le monde en le transformant. La tâche du jardin d’enfants est de protéger et de soutenir cette activité créatrice. Dans les jardins d’enfants Steiner-Waldorf, qui sont plus de 2000 dans 60 pays sur tous les continents, l’éducation préscolaire ne signifie nullement l’anticipation de l’école. Avant de soumettre l’enfant à un apprentissage plus ou moins programmé destiné à le préparer à un monde de plus en plus déshumanisant, on lui donne la possibilité de se construire, à son rythme, et d’acquérir par lui-même les facultés qui seront le fondement d’un futur apprentissage : autonomie, résistance, équilibre, mobilité, aptitude à l’effort, etc.

 

Sommaire

 

Une approche éducative qui procure la santé

Le jeu libre, source de formation

Comment le petit enfant apprend à comprendre le monde

Compétences corporelles sensorielles et motrices

Imagination et créativité

Compétences sociales

Comment les forces de croissance se métamorphosent en forces de penser

Le passage à l’école et la maturité scolaire

Ce que disent les dessins d’enfants

La puissance fortifiante du rythme

Le travail de l’adulte au jardin d’enfants

 

Morceaux choisis

 

p. 7-8 « Lorsque le Parlement suédois se réunit en décembre 1899 pour sa dernière séance du 19è siècle, Ellen Key, enseignante, journaliste et membre du parlement fit une allocution très remarquée. […] Elle Key ajouta que des sociétés qui ne plaçaient pas au centre de leurs efforts les besoins fondamentaux des enfants et leur droit fondamental à leur propre enfance finiraient pas échouer, ou tout du moins par connaître de graves déconvenues. Quelques années plus tard, en 1907, Maria Montessori ouvrit à Rome une première maison d’enfants. Une idée porteuse centrale de la pédagogie Montessori réside dans le principe : « Aide-moi à la faire moi-même ! » […] Au début de la même année, Rudolf Steiner donna à Berlin une série de conférences. »

 

p. 73-74 « Ce que l’enfant forme dans un premier temps dans son corps et exerce ensuite en tant qu’expérience inconsciente dans le jeu s’éveille dans une étape ultérieure, lors du développement de la parole, en tant que compréhension du langage et peut ensuite être mis en œuvre activement et de manière juste dans le concept. Cela apparaît clairement quand nous considérons cette succession des phases de jeu du petit enfant en lien avec le développement du langage : à partir du 6e mois environ, une phase précède la construction avec des morceaux de bois, où il s’agit d’emplir et de vider des récipients. Vient ensuite la phase décrite de la verticale, puis de l’horizontale, et enfin celle de la construction en trois dimension (voir fig. 1). Le développement du langage et de la compréhension consciente suivent, exactement dans cet ordre : l’enfant comprend d’abord le mot « dedans » et, peu après, il peut l’employer de manière juste, puis vient la compréhension et l’utilisation de « dessus », un peu plus tard celle de « à coté » et des concepts de l’espace tridimensionnel que sont « dessous » et « derrière ». Voici ce que cela signifie pour la pédagogie : tant que l’enfant est dans la phase du jeu avec des récipients, il ne faudrait pas lui proposer de construire des tours ou des rangées ou l’encourager à jouer dans ce sens ; au contraire, il faut lui donner des occasions variées d’emplir et de vider des récipients. Plus on exerce un stade de développement, plus il peut parvenir à maturation, plus la force est ancrée de manière stable dans le corps, et plus elle pourra se développer de manière mûre et sûre dans sa métamorphose. Il en va de même pour toute autre phase de développement. »

 

p. 97 « On fait souvent table rase de ce qu’il y a de plus naturel dans la vie d’un enfant : jouer et vouloir jouer. Or la faculté de jouer est installée dès la plus tendre enfance, et les phases de jeu de l’enfant correspondent à son développement. Qu’est ce qui caractérise donc le jeu enfantin ? Le jeu enfantin est exempt de tout utilitarisme. Les enfants ne jouent pas pour remplir une tâche quelconque ni pour obtenir une récompense. Et cependant, ils attribuent toujours un sens à leur jeu – le jeu n’est jamais vain ! »

Dans cet ouvrage je m’attendais à ne trouver qu’une description des jardins d’enfants ainsi qu’une présentation du rôle des éducateurs. Or, j’ai apprécié y trouver des pans entiers sur le jeu, sur l’alimentation, la musique, les médias et ordinateurs, les analyses de dessins d’enfants… Les sujets sont forts variés et le point de vue affilié à la pédagogie Steiner-Waldorf est très intéressant.

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Rédigé par Maman Chameau

Publié dans #Bibliothèque, #Lectures de Maman Chameau

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