Un zeste de conscience dans la cuisine d’Isabelle Filliozat (Editions Marabout)
Publié le 8 Septembre 2014
Un zeste de conscience dans la cuisine est un ouvrage d’Isabelle Filliozat, sous-titré « Dis-moi comment tu manges, je te dirai qui tu es ». L’auteure je ne la présente plus (elle a écrit notamment Au cœur des émotions de l’enfant ou encore J’ai tout essayé… des Bibles pour futurs ou jeunes parents).
Lorsque j’ai appris la réédition de ce livre aux éditions Marabout le 13 août dernier (1ère édition aux éditions JC Lattès en 2012) je me suis demandée ce que ce livre venait faire dans la bibliographie d’Isabelle Filliozat. A première vue je me demandais bien où était le rapport ! « Quand j’étais petite, je disais que je voulais être boulangère… Je suis devenue psy, c’est presque pareil. Sauf que plutôt que de vous vendre le pain, j’espère vous transmettre le désir de le préparer » (p. 24) ; voilà qui répond un peu à la question. L’alimentation est au centre de l’existence de chacun d’entre nous, qu’on le veuille ou non. Cuisiner, méditer, manger ensemble, manger mieux, manger différemment, faire un régime… autant de sujets variés sont traités dans ce livre, qui se veut vraiment divers. L’alimentation est abordée ici sous l’angle physiologique, psychologique, émotionnel, relationnel, spirituel, sociologique… Isabelle Filliozat y met tout son cœur et on apprend quelques brins de sa vie. Elle n’hésite pas à donner de sa personne en livrant ses recettes personnelles et familiales. Isabelle Filliozat la reine des soufflés, vous le saviez ? A savoir que ce livre a été élu Meilleur livre français 2013 dans la catégorie Cuisine & Santé aux Gourmands Awards 2012.
Isabelle Filliozat fait ici de la psycho-nutrition. Ainsi elle tente de nous faire réfléchir sur notre propre histoire… Pourquoi n’aimes-tu pas cuisiner ? Est-ce pour te différencier de tes parents ou par opposition à ces derniers ? Est-ce pour ne pas entrer en compétition avec ta grande sœur ou ton grand frère qui cuisinait super bien ? « Nous sommes façonnés par notre histoire familiale globale » écrit l’auteure. Mais pour autant, « doit-on forcément aimer cuisiner ? ». La question est posée et abordée au travers du prisme de la relation homme-femme, ou plus précisément mari et femme. On entrevoit ici les notions de pouvoir, de gratitude, d’équilibre, de réciprocité… Nourrir est aussi « une des dimensions de l’amour maternel ».
Selon l’auteure la cuisine est un espace pour vivre ses émotions. Elle nous propose différents exercices afin de guider notre attention sur des points intérieurs importants. Ainsi, artichauts, noix de coco ou encore pâtes à pizzas peuvent nous aider à décharger notre colère ! La cuisine est visiblement un lieu pour méditer : respirer, s’enraciner, ouvrir ses sens, goûter, humer, toucher, écouter, regarder… il y a de quoi se centrer sur soi.
La conscience dans sa cuisine c’est aussi savoir ce que l’on mange. Cuisiner soi même ou acheter des produits déjà transformés c’est un choix… aller directement chez le producteur ou aller au supermarché du coin c’est un choix. Au final la cuisine peut se révéler être un acte politique. Le bio, le commerce équitable… sont autant de choix que je fais aussi au quotidien à titre personnel. L’auteure revient sur les colorants, conservateurs et autres additifs qui ont un rôle à jouer sur notre psychisme. Lors de sa conférence à Bordeaux en mars dernier (dont j’ai fait le résumé ici) elle avait évoqué la question. Ainsi l’additif E211 augmente le risque d’hyperactivité et perturbe l’attention de l’enfant. Quant au sucre, j’étais stupéfaite d’apprendre que chaque français en consomme 34 kilos en moyenne par an (beaucoup de ce sucre étant camouflé dans les sodas, charcuteries et autres plats cuisinés…). Isabelle Filliozat fait un rappel sur le sucre blanc dit raffiné et compagnie… Personnellement je n’ai rien appris car je m’intéresse de près à la question, mais je pense que ça peut intéresser beaucoup de monde. Gluten, caséine, lait de vaches… sont passés au peigne fin. Et Isabelle Filliozat vient étayer sa démonstration à grands renforts d’études scientifiques. Ainsi, elle démontre la corrélation qui existe entre consommation de sucre (sodas) et violence. Pour l’auteure, supprimer les sucres raffinés de l’alimentation d’un enfant c’est la porte ouverte à de grande amélioration dans son comportement.
Au fil du livre, l’auteure nous dévoile 56 recettes personnelles et familiales (potages, entrées, viandes/poissons, plats végétariens, soufflés salées et sucrés, desserts, pâtes) et à chaque fois des suggestions de variations sont faites.
En bref, un livre très facile à lire, qui aborde des sujets très variés… et qui permet d’entamer une petite réflexion autour de notre cuisine.
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