Lier Bienveillance et Remarques de l'entourage?
Publié le 11 Mars 2015
Dans le cadre de son Challenge Green Glam de mars 2015, Clémentine m'a posée une question à laquelle je réponds brièvement aujourd’hui : « Comment fais-tu lorsque ton entourage (amis, famille, connaissances) te fait des remarques désagréables, négatives, sur l'accompagnement que tu apportes à Petit Chameau ? »
En réalité j’adopte plusieurs stratégies, tout dépend de la personne qui est face à moi, tout dépend de mon humeur et de mon envie du moment à argumenter, tout dépend du temps dont je dispose…
1. j’applique la technique du « oui-oui »
Quand une personne fait une remarque acerbe sur la bienveillance dont on fait preuve, un petit « oui-oui » accompagné d’un petit sourire, permet parfois de montrer mon désaccord en finesse. J’argumente une prochaine fois quand j’en ai la force et le temps. Car mine de rien, il en faut de l’énergie.
2. j’écris un blog
Je ne pensais pas que cela pouvait faire écho à ce point là… mais au vu des nombreux messages que je reçois en commentaires ou en privés, je me rends compte qu’au final écrire sur un blog ses pensées, ses outils (je partage surtout mes lectures)… permet de toucher du monde. On sème une graine par ci, par là, cela fait écho (ou pas). Les petits outils que je partage parlent sans doute à mes lecteurs (surtout lectrices) car je suis une maman lambda qui s’adresse à des parents ou éducateurs d’enfants lambda. Un outil simple qui fonctionne bien pour moi par exemple : quand je surprends Bébé Chameau à faire quelque chose qui n’est pas en cohérence avec ce que je pourrais attendre de lui, je m’imagine son petit cerveau encore immature, en pleine construction, des millions et des millions de petites cellules qui se créent et entre en connexion à cet instant. Le Dr Guéguen (Pour une enfance heureuse) expose qu’une grande partie du cerveau se forme durant les cinq premières années de la vie. Le néocortex est encore très immature à 1 an. L’enfant n’a donc pas physiologiquement la capacité de réagir comme un adulte. Ce n’est pas qu’il ne veut pas (ou qu’il fait un « caprice ») mais c’est qu’il ne PEUT pas ! En général ça m’aide à relativiser les choses.
3. je ne dis rien et je laisse les personnes observer
Un enfant apprend par l’exemple, je pars du principe qu’un adulte aussi. Quand une remarque négative ou une suggestion de fessée est faite, je continue sur ma lancée d’accueil de l’émotion et d’accompagnement. A plusieurs reprises, ma famille proche (ma maman notamment) m’a fait la remarque que j’étais trop à l’écoute des besoins de mon fils (tout ça parce que le soir du réveillon de Noël je ne le force pas à dormir seul dans une pièce qu’il ne connaît pas et qu’il est avec moi…). Ces personnes sont les mêmes qui dans les 5 minutes insistent sur le fait que mon bébé est épanoui, serein, apaisé, souriant, confiant. Pour moi, pas besoin de mots, la démonstration est faite. Rester fidèle à ma ligne de conduite, ne pas y déroger, j’y mets un point d’honneur. J’insiste sur le fait qu’il n’y a rien de plus pédagogique et démonstratif que de montrer l’exemple. Attention, je ne dis pas que je suis un modèle à suivre, loin de moi cette prétention, je pense juste que nous agissons tous par imitation. « L’enfant s’épanouit quand l’adulte montre le chemin, est le modèle, n’utilise pas de rapports de force physiques ou verbaux avec l’enfant, mais au contraire entretient avec lui une relation aimante et empathique. Il faudra probablement un certain temps pour que ce savoir se diffuse et fasse évoluer les habitudes culturelles. Ce savoir ne simplifie pas le rôle des adultes, mais il les rend plus conscients et plus responsables de leur attitude avec les enfants. L’enfant apprend très tôt comment bien vivre affectivement et socialement. Lui-même recevant ce qui est indispensable pour s’épanouir peut à son tour le faire partager autour de lui, et le transmettre à ses propres enfants plus tard. » (Catherine Guéguen, Pour une enfance heureuse, p. 263).
4. je plante quelques graines de bienveillance
Ici et là je glisse quelques arguments et je propose de prêter des ouvrages… (Isabelle Filliozat, Faber et Mazlish, Olivier Maurel, Alice Miller…). Je vois si la mayonnaise prend. Mais dorénavant, à chaque annonce de grossesse dans mon entourage, j’offre un exemplaire du livre Au cœur des émotions de l’enfant d’Isabelle Filliozat… et je sais que cela a fait écho en quelques personnes. L’important n’est pas le nombre, mais l’action. A ce propos je termine en évoquant une légende amérindienne qui résume bien toute la portée de n’importe quelle action de bienveillance :
Un jour, dit la légende, il y eut un immense incendie de forêt. Tous les animaux terrifiés, atterrés, observaient impuissants le désastre. Seul le petit colibri s’activait, allant chercher quelques gouttes avec son bec pour les jeter sur le feu. Après un moment, le tatou, agacé par cette agitation dérisoire, lui dit : « Colibri ! Tu n’es pas fou ? Ce n’est pas avec ces gouttes d’eau que tu vas éteindre le feu. » Et le colibri lui répondit : « Je le sais, mais je fais ma part ! »
Cette légende nous rappelle que chaque petite goutte versée, chaque graine semée est importante. Il n’y a pas de petites pierres à l’édifice, il n’y a que de belles et solides fondations. Ceci est valable pour de multiples domaines, que ce soit l’éducation positive, l’écologie, etc...
Merci à Clémentine la mandarine pour les illustrations. <3
Et vous, avez-vous des conseils/techniques/remarques pour faire face aux remarques parfois désagréables?