3 poèmes que j'aime lire et relire
Publié le 2 Juillet 2015
1. Un poème pour se repositionner à la bonne place en tant que parent... : Khalil Gibran
Un poème de Khalil Gibran que j'aime lire de temps en temps en piqûre de rappel. De sa lecture, on ne sort pas indemne.
"Et une femme qui portait un enfant dans les bras dit,
Parlez-nous des Enfants.
Et il dit : Vos enfants ne sont pas vos enfants.
Ils sont les fils et les filles de l'appel de la Vie à elle-même,
Ils viennent à travers vous mais non de vous.
Et bien qu'ils soient avec vous, ils ne vous appartiennent pas.
Vous pouvez leur donner votre amour mais non point vos pensées,
Car ils ont leurs propres pensées.
Vous pouvez accueillir leurs corps mais pas leurs âmes,
Car leurs âmes habitent la maison de demain, que vous ne pouvez visiter,
pas même dans vos rêves.
Vous pouvez vous efforcer d'être comme eux,
mais ne tentez pas de les faire comme vous.
Car la vie ne va pas en arrière, ni ne s'attarde avec hier.
Vous êtes les arcs par qui vos enfants, comme des flèches vivantes, sont projetés.
L'Archer voit le but sur le chemin de l'infini, et Il vous tend de Sa puissance pour que Ses flèches puissent voler vite et loin.
Que votre tension par la main de l'Archer soit pour la joie;
Car de même qu'Il aime la flèche qui vole, Il aime l'arc qui est stable.
(extrait du recueil Le Prophète)
2. Un poème pour se rappeler les 100 langages de l'enfant...
Il s'agit d'un poème de Loris Malaguzzi, celui qui est le fondateur de l'expérience Reggiane. Admirez toute l"émotion qui se dégage de ce poème.
« Pas question. Les centaines y sont.
L’enfant
est un multiple de cent.
L’enfant
a une centaine de langages,
une centaine de mains,
une centaine de pensées,
une centaine de façons de réfléchir,
de jouer, de parler.
Une centaine toujours une centaine
de façons d’écouter,
de s’émerveiller, d’aimer
une centaine de joies
à chanter et comprendre
une centaine d’univers
à découvrir
une centaine
d’univers à inventer
une centaine d’univers
dont rêver.
L’enfant a
une centaine de langages
(et des centaines et des centaines de plus)
mais on lui en vole quatre-vingt-dix-neuf.
L’école et la culture
séparent la tête du corps.
On dit à l’enfant
de penser sans ses mains
d’agir sans sa tête
d’écouter et de ne pas parler
de comprendre sans joie
d’aimer et de s’émerveiller
seulement à Pâques et à Noël.
On dit à l’enfant
de découvrir le monde qui est déjà là
et de la centaine,
on lui en vole quatre-vingt-dix-neuf.
On dit à l’enfant
que le travail et le jeu
que la réalité et le fantasme
que la science et l’imagination
que la terre et le ciel
que la raison et le rêve
sont des choses qui ne vont pas ensemble.
Et ainsi on dit à l’enfant
qu’il n’existe pas de centaines.
L’enfant réplique :
pas question. Les centaines y sont. »
Poème de Loris Malaguzzi (écrit dans le but de tenter une description de la "pédagogie - plutôt expérrience - Reggio").
3. Un poème doux et engagé dans la bienveillance qui montre le pouvoir de l'exemple
Ce poème de Dorothy Law Nolte (enseignante et conférencière) devrait à mon sens être affiché dans toutes les structures qui accueillent des enfants. Il évoque le pouvoir de l'exemple pour les enfants, mais il pourrait tout aussi bien s'appliquer aux adultes.
Chaque enfant apprend par l'exemple...
« Si les enfants vivent dans la critique, ils apprennent à condamner.
Si les enfants vivent dans l’hostilité, ils apprennent à se battre.
Si les enfants vivent dans la peur, ils apprennent à être craintifs.
Si les enfants vivent dans l’apitoiement, ils apprennent à se plaindre.
Si les enfants vivent dans le ridicule, ils apprennent à se sentir intimidés.
Si les enfants vivent dans la jalousie, ils apprennent à envier.
Si les enfants vivent dans la honte, ils apprennent à se sentir coupables.
Si les enfants vivent dans les encouragements, ils apprennent la confiance.
Si les enfants vivent dans la tolérance, ils apprennent la patience.
Si les enfants vivent dans les éloges, ils apprennent à apprécier.
Si les enfants vivent dans l’acceptation, ils apprennent à aimer.
Si les enfants vivent dans l’approbation, ils apprennent à s’aimer eux mêmes.
Si les enfants vivent dans la reconnaissance, ils apprennent qu’il est bon d’avoir un but.
Si les enfants vivent dans le partage, ils apprennent la générosité.
Si les enfants vivent dans l’honnêteté, ils apprennent à vivre dans la vérité.
Si les enfants vivent dans la justice, ils apprennent à être justes.
Si les enfants vivent dans la gentillesse et l’attention, ils apprennent le respect.
Si les enfants vivent dans la sécurité, ils apprennent à avoir confiance en eux et dans ceux qui les entourent.
Si les enfants vivent dans l’amitié, ils apprennent que le monde est un endroit agréable à vivre. »
Dorothy Law Nolte, Les enfants apprennent de ce qu’ils vivent
Et vous, quels sont les poèmes que vous affectionnez???
N'hésitez pas à me rejoindre sur Facebook.