S'éveiller et s'épanouir de manière raisonnée

Chaque année, je partage ici les listes d'envies de mon fils (1 an, 2 ans, 3 ans, 4 ans).

On m'a plusieurs fois demandé comment je procédais pour connaître les envies de mon enfant. Je tente de répondre brièvement aujourd'hui.

Désir? Besoin?

Je pense que la question fondamentale et centrale est celle faisant la distinction entre désir et besoin.

Qu'est ce qu'un besoin? Il concerne la survie et le combler nous permet tout d’être et rester en vie. Jusqu'à un certain âge les enfants ne sont pas en capacité de combler leurs propres besoins, ce sont donc les parents qui se chargent de cette tache. On peut faire le distinguo entre besoins physiologiques (manger, boire), besoins affectifs (tendresse), et besoins relationnels (être reconnu...). Quand un besoin est identifié comme tel, notre rôle est donc d'y répondre.

Qu'est ce qu'un désir? C'est ce à quoi l'on rêve. Un désir se doit d'être pris en compte mais pas d'être systématiquement comblé.

Un désir se distingue d'un besoin car il peut être satisfait sur un mode imaginaire.

Rapporté au thème de la liste de cadeaux, ça donne quoi?

Techniquement, comment je procède?

Dans les faits je possède un petit calepin / bloc-notes. Quand mon enfant me dit qu'il aimerait telle ou telle chose je note la référence.

Au passage, cela est aussi un moyen de passer à côté d'une crise de frustration dans un magasin par exemple. Il m'est arrivé de dire à mon enfant que j'avais entendu sa demande, que je ne pouvais/voulais pas acheter ce jouet à cet instant, mais que je le notais sur la liste de souhaits. Très souvent, le simple fait d'être entendu suffit.

Cette liste de souhaits nous suit toute l'année. De temps en temps on la relis, et je demande s'il veut toujours ce jouet, s'il en aimerait un autre.

Avec tout ça, nous faisons nos listes d'envies sans catalogue de Noël (ou presque... car on a toujours une mamie qui montre un catalogue qui traîne...).

Mais la liste de cadeaux n'est pas alimentée que par mon enfant. Je m'octroie le droit d'y faire figurer des éléments qu'il n'a pas choisis (essentiellement parce qu'il n'en a pas connaissance). C'est le principe de base de toutes les pédagogies actives, et en particulier de la pédagogie Montessori: observer son enfant pour en déduire dans quelle période sensible il se situe et ce qui est susceptible de lui plaire.

Et en littérature jeunesse...

Pour compléter, sachez qu'il existe un album jeunesse très sympa sur la question : La clé à molette d'Elise Gravel.

Bob a perdu sa clé à molette et va chez Miniprix en acheter une autre. Il n'en trouve pas, mais tombe sur le directeur du magasin qui lui conseille un magnifique chapeau-frigo. Quand ses amis lui font remarquer qu'un chapeau-frigo, c'est ridicule et qu'il n'a toujours pas de clé à molette, il repart. Il revient avec un génial pyjama musical, puis avec une formidable machine à crier. Toujours pas de clé à molette. Et Bob n'a plus un sou en poche...

Dans cet album, Elise Gravel montre avec humour les mécanismes de la société de consommation. En effet, sous l’influence d’un vendeur, Bob achète tout ce dont il n’a pas besoin. Avec des situations répétitives, des phrases courtes et rythmées, on fait réfléchir l'enfant sur ce qui est vraiment indispensable. C'est un livre pour les petits (à partir de 3 ans)... mais qui pourrait aussi donner une petite leçon aux plus grands.

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