S'éveiller et s'épanouir de manière raisonnée

En tant qu'enseignante dans le secondaire, j'ai le regret d'observer chaque année un nombre important d'élèves a la confiance en eux-mêmes très écorchée. Je suis toujours en recherche et en remises en questions constantes afin de travailler avec eux sur ce point (cf. le tag "enseigner autrement" sur le blog).

Depuis le début de l'année scolaire j'ai mis en place un nouveau rituel: une petite phrase que je note à la fin des évaluations écrites ou autres feuilles polycopiées. Une petite phrase anodine... destinée à faire de la confiance en soi un moteur.

Je pars du principe que tout est possible, que nous avons tous en nous les ressources pour. Que chacun de mes élèves a en lui un potentiel inestimable, un trésor dont il n'a pas toujours conscience. Qu'en tant qu'enseignante je dois leur apprendre à ne pas baisser les bras devant une difficulté. Vaste programme...

Voici quelques exemples de phrases que je leur écris:
- Je crois en toi
- J'ai confiance en toi
- Je sais que tu as les ressources en toi pour y arriver

Quand j'ai débuté, j'écrivais "Bon courage"... Mais je me suis vite rendue compte que cette expression était lourde de sens, et, au final, rarement perçue positivement. L'idée reste tout de même d'enclencher un cercle vertueux, d'aider l'enfant à surmonter les difficultés et à accepter les échecs.

Après plusieurs mois de mise en place de ce petit rituel personnel, je dresse un bilan positif. Si, pour la plupart de mes élèves, cette phrase passe inaperçue, il en est qui se sentent poussés et qui me l'ont dit. Certains me l'écrivent même. Pour d'autres, c'est aussi devenu un petit jeu entre nous puisqu'en dessous ils me répondent, m'écrivent leurs craintes et appréhensions par exemple. C'est parfois une porte ouverte pour lancer le sujet individuellement.

Mais je pense surtout que c'est une globalité, une posture générale, qui fait que la mayonnaise prend. Une phrase couchée sur un petit bout de papier ne fera pas de miracle... même si elle est écrite avec la meilleure sincérité du monde. D'autant plus que je reste persuadée qu'il n'y a rien de mieux qu'une approche individualisée... mais je fais ce que je peux avec des classes de 30 élèves en moyenne.

Je sais que le renforcement positif a ses détracteurs. Céline Alvarez dans son ouvrage Les lois naturelles de l'enfant en parle très clairement. Elle explique qu'elle s'est appliquée à ne pas "court-circuiter les élans endogènes des enfants" (p. 386)  en ne récompensant ni matériellement ni verbalement (par des appréciations positives). La récompense intérieure étant la clé.

Seulement, je dois composer dans mes classes avec des adolescents qui sont totalement déconnectés de cette fameuse récompense intérieure dont parle Céline Alvarez. Dans les conditions d'enseignement actuel, je n'ai pas trouvé mieux que ce que je vous propose aujourd'hui... Des encouragements, des paroles bienveillantes et positives... pour mettre en valeur le potentiel. Mais je vous l'accorde, on peut toujours faire mieux.

N'hésitez pas à nous faire part de vos remarques ou idées en commentaires. Merci.

N'hésitez pas à me rejoindre sur Facebook, Twitter, et Instagram.