S'éveiller et s'épanouir de manière raisonnée

Et si un nouveau regard sur l’enfant qui joue changeait le monde ?

« Le jeu est pour l'enfant la manière la plus directe de se connecter à la vie de tous les jours, à lui-même et au monde. Le jeu libre est pour lui une nécessité, une prédisposition, un penchant, souvent un impératif. Il est un accomplissement profond. » André Stern

La concurrence, les attentes, les systèmes d'éducation soumettent les enfants et leurs parents à une énorme pression. Dans ce contexte, le jeu est relégué au titre « d’activité pour les loisirs », les dispositions naturelles des enfants restent incomprises, et d’innombrables possibilités de développement leur sont dérobées.

Avec Jouer, André Stern livre un plaidoyer captivant pour l’avènement d’une nouvelle attitude face à l’enfant. Une attitude – et non une méthode – applicable partout et en toutes circonstances, dont l’ingrédient principal est une confiance inconditionnelle dans les dispositions natives de l'enfant. Cet ouvrage nous invite, au lieu de chercher à optimiser les performances et la compétitivité, à prendre au sérieux l’enfant qui joue. Car lorsqu’ils font l’expérience de notre confiance dans leur développement spontané, nos enfants vivent leur plein potentiel, et c’est précisément en jouant à leur rythme, sans contrainte et avec bonheur, qu’ils apprennent vraiment.

10 parties structurent l'ouvrage. Les lignes rédigées par André Stern nous poussent à nous interroger sur le rôle du jeu d'une part, ainsi que sur notre rapport à ce dernier. "Partir de l'enfant et de ses dispositions spontanées est un voyage auquel j'aimerais vous convier" nous écrit-il dès les premières pages. Il parle ici quasiment exclusivement du jeu libre.

Le jeu est présenté comme le meilleur dispositif d'apprentissage. Ce qui est bien loin de la représentation que la majorité des gens peut en avoir. Notre vision est complètement mise à plat. Notre rapport au jeu repart de zéro ou presque.

L'auteur évoque sa propre enfance ainsi que son expérience de père, avec des anecdotes concernant Antonin et Benjamin. Il évoque aussi des personnages plus ou moins connus du grand public: Teresa Meckel, Ken Robinson... Il évoque son papa, Arno Stern, et son jeu de peindre. L'ouvrage est parsemé de références scientifiques. Il faut bien garder à l'esprit que André Stern relate sa pensée avec son histoire et son mode de vie: il n''est jamais allé à l'école, ses enfants sont nés à la maison, il évoque le végétarisme...

Ce que j'aime le plus dans ce livre est le nouveau regard que l'on est forcé de porter sur l'enfant et sur le jeu. Je regrette parfois le fait de rester sur ma faim.

Extraits choisis:

"Le jeu est le monde dans lequel nous avons le droit d'imiter et de copier. Le jeu nous donne la sécurité de la simulation, il nous permet de vivre et revivre des choses qui, autrement, seraient dangereuses, voire impossibles." (p. 28)

"Autre différence notable: lorsqu'ils jouent, les adultes cherchent généralement à échapper à leur quotidien. Ils jouent "pour oublier", pour se déconnecter. C'est exactement l'inverse de ce que le jeu signifie pour l'enfant: la manière la plus directe de se connecter à la vie de tous les jours, à soi-même et au monde. Pour l'enfant, le jeu libre est une nécessité. Une prédisposition, un penchant, souvent un impératif. Un accomplissement profond. L'enfant ne joue pas pour s'amuser, se divertir ou avoir du plaisir. C'est ce que les adultes attendent de leurs jeux. Mais pour l'enfant, jouer comprend beaucoup d'efforts, beaucoup d'attention, beaucoup de dépassement de soi." (p. 29)

"chaque enfant est génial dans ce qui l'enthousiasme. Il ne s'agit alors pas de mesurer son génie à l'aune de critères préfabriqués, qu'ils soient académiques ou non. Il s'agit de voir ce qu'il y a d'unique en chaque enfant et de lui donner toute notre estime." (p. 60)

"Tout le monde est persuadé que les enfants vont vers les enfants. L'observation quotidienne elle-même semblera toujours confirmer cette impression. Mais la réalité est toute autre: les enfants vont vers ceux qui jouent. Or, dans notre ordre du monde, les seuls à encore jouer sont les enfants." (p. 65)

"Les enfants sont des imitateurs géniaux, et si cela ne tenait qu'à eux, ils choisiraient toujours d'incorporer dans leur jeu ce qu'il y a de plus réaliste." (p. 131/132)

Marié, père de deux enfants, André Stern est musicien, compositeur, luthier, auteur et journaliste. Son travail dans les médias et ses activités de conférencier dans les universités, auprès des professionnels de l’éducation et du grand public, répondent à un intérêt croissant de la part de tous ceux qui, de près ou de loin, vivent et travaillent avec les enfants. Il est l’auteur de …et je ne suis jamais allé à l’école (Actes Sud, 2011, 8 000 ex. vendus - parution simultanée en Babel)

0Cet ouvrage de 192 pages est disponible (20 Septembre 2017) au prix de 22 euros en librairie, en espace culturel ou sur internet, sur Decitre (libraires indépendants) ou sur Amazon par exemple.

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Livre offert par l'éditeur ACTES SUD. Merci.