[Humeurs] Et si on se donnait la main?
Publié le 8 Septembre 2018
Les échanges que nous pouvons avoir, que ce soit dans la vie réelle ou sur les réseaux sociaux, me font prendre conscience d'une chose. Nous sommes nombreux à œuvrer pour un monde meilleur, respectueux, non-violent... et pour cela nous avons fait le pari de tout miser sur les enfants. Bien que l'enjeu soit tout de même bien au-delà d'une simple partie de poker. Cela passe par le respect, l'empathie, l'écoute active, l'accompagnement des émotions. Au fil des discussions je vois que ce qui est pour nous une évidence lorsque l'on est en relation avec un enfant, ne l'est pas toujours quand on s'adresse à un adulte. Quand bien même le cerveau de l'enfant est immature et, en ce sens, nous n'avons pas les mêmes capacités, je pense que le monde gagnerait à ce que nous appliquions nos convictions aussi au monde des adultes. Je pense notamment à tout ce qui tourne autour de la Communication Non Violente et l'accueil des émotions.
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Par exemple, récemment j'ai évoqué ma tristesse quant au fait que le matin je ne pourrai jamais amener mes enfants à l'école. L'organisation de mon emploi du temps ne me le permet pas et j'en suis affectée. Ecrire est un exutoire pour moi. Je n'attendais pas de la fausse compassion. Mais je n'attendais pas non plus une négation de mon émotion. On accueille les émotions des enfants, pourquoi n'accueillerait-on pas l''émotion d'un adulte ? On m'a prononcé ou écrit des phrases comme "Oui, mais toi tu as du temps avec tes enfants à d'autres moments que d'autres parents n'ont pas". Oui, et alors? Est-ce parce que c'est pire ailleurs qu'on a le devoir de tout accepter ? J'ai pu lire aussi "Enfin, pense à tous ces gens qui ne peuvent pas avoir d'enfant ou à ceux qui ont perdu un enfant". Personnellement, j'ai du mal à voir le rapport. Et je le répète : Est-ce parce que c'est pire ailleurs qu'on a le devoir de tout accepter? On nivelle tout vers le bas? Pourquoi n'aurais-je pas le droit, adulte, d'exprimer ma tristesse et ma frustration à un instant T? Je n'ai pas envie qu'on me réponde "C'est pas grave. Regarde 'machin' vit une situation pire que la tienne". A quel moment décide-t-on qu'on a le droit de dire ce que l'on a sur le cœur? Y a-t-il un degré de souffrance à partir duquel on a le droit de se plaindre? Quelqu'un a-t-il dans un classeur un tableau relatant des données qui hiérarchisent la douleur?
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Je ne dis pas qu'il est Bon de se plaindre à chaque seconde de sa vie (car la pensée positive est souvent salvatrice) Mais qu'on a le droit de communiquer sur son état d'esprit à un instant T... et que l'autre accueille ce ressenti sans jugement ni minimisation.
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Bref. Accueillons nos émotions ENTRE ADULTES également. Sans jugement. L'accueil. L'empathie. La soutien. La présence. Se centrer dans le cœur.
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Les enfants d'aujourd'hui sont les adultes de demain. Ce qui veut dire que les adultes d'aujourd'hui ne sont que les enfants d'hier. Le cœur de leur enfant intérieur bat toujours en eux.
Sur le chemin qu'est notre vie il y aura toujours des gens devant nous, des gens derrière nous et des gens à côté de nous. Si certains ont fait le choix de se donner des coups de pieds, je préfère vous proposer autre chose. Et si on se donnait la main pour avancer ensemble?