"Je fais ce que je veux"... Vraiment?
Publié le 15 Avril 2020
"Je fais ce que je veux avec mon enfant" - "Je surconsomme comme je veux". Voilà deux phrases que j'entends souvent.
La liberté est une notion qui m’est chère. C’est une expérience, un sentiment qui guide nos pensées et nos actes. Je dis toujours que c’est important d’être libre de choisir en conscience (par ex quand on parle d’allaitement).
Oui mais voilà. Ce matin, en prenant mon petit déjeuner (oui mon cerveau ne s’arrête jamais) m’est venu à l’esprit que la liberté est une espèce d’étendard brandi, un passe-droit, une carte "+4" au Uno, le totem d’immunité de Koh Lanta. Comme si ça justifiait tout.
Pourquoi je vous raconte tout ça ? Tout simplement car il est récurrent de lire ici et là "Chacun est libre de faire ce qu’il veut avec ses enfants" ou encore "Chacun est libre de consommer comme il l’entend". Paf ! La carte "liberté" est déployée. Game Over!
Et c’est là où ça me questionne. Car liberté n’est pas toute puissance. On nous l’a suffisamment rabâché, "La liberté des uns s’arrête là ou commence celle des autres" ou encore "La liberté consiste à faire tout ce qui ne nuit pas à autrui". C’est certes réducteur mais la liberté impose de composer avec le libre-arbitre et la contrainte ; on ne vit pas tout seul. L’idée même de liberté renferme le respect d’autrui. Ça consiste à ne dominer personne et ne pas être soumis au bon vouloir des autres.
Alors quelqu’un qui va justifier de Violences Educatives Ordinaires sur son enfant au nom la liberté, ça me questionne. Je ne peux accepter cette argumentation fallacieuse. Aussi importante soit la liberté, à un moment il ne faut pas mettre la liberté et le respect de l’enfant aux oubliettes. Pour certains c’est dur de placer le curseur.
De même quelqu’un qui aujourd’hui me dit qu’il est libre de surconsommer car ça n’engage que lui, ça me questionne aussi. Par effet domino, cette surconsommation a des répercussions sur les autres. Je ne vais pas vous faire un dessin, je pense qu’un arrêt sur images sur le monde d’aujourd’hui est éloquent. Donc pour moi cet argument est vide de sens car partant d’un postulat erroné.
Nous ne sommes pas aussi libres que nous l’imaginons et placer le curseur me paraît parfois difficile. J’aimerais bien avoir votre avis sur le sujet