J'ai pris des fessées et je n'en suis pas mort, vraiment?
Publié le 12 Avril 2016
On ne meurt pas systématiquement d'une fessée, mais n'y a-t-il pas des éléments qui meurent en nous? L'estime de soi ne meurt-elle pas ? La confiance en soi ne meurt-elle pas ? L'empathie ne meurt-elle pas ? La capacité à se rendre compte que taper est un acte anormal et inacceptable ne meurt-elle pas ?
Ne souhaite-on pas que notre enfant nous respecte pour nos valeurs et ce que nous sommes et non pas par ce que nous pourrions lui faire ?
Préférons-nous la soumission ou la compréhension dans l'acte d'éduquer ?
Quand l'adulte est violent, l'enfant ne devient-il pas violent ? L'effet miroir n'est-il pas aujourd'hui scientifiquement prouvé ?
Pour "bien élever" un enfant qu'est ce qui est le plus important dans la balance : les coups ou l'amour/l'empathie/le respect/la compréhension ?
N'a-t-on pas un projet éducatif pour nos enfants bien plus ambitieux que le simple fait de ne pas les faire mourir ?
Une violence ne reste-elle pas une violence ? Un mot humiliant ou insultant, une tape, une claque, une fessée... ne sont-ils pas des violences ?
Quand on tape un enfant, ne lui apprenons-nous pas que la violence envers plus faible et plus petit que soi est normale ?
Un enfant frappé apprend-il à gérer ses émotions ? Sait-il gérer sa colère et sa rancoeur ?
Croire que l'on devient quelqu'un de bien avec des coups n'est-ce pas une preuve de résilience et de déni ?
Les enfants qui sont morts sous les coups peuvent-ils aujourd'hui témoigner du fameux "J'ai pris des fessées et je n'en suis pas mort" ?
Est-il préférable de forçer un enfant à obéir et à se soumettre ou à penser par lui-même ? L'expérience de Milgram n'est-elle pas la preuve que la soumission à une autorité supérieure peut faire de l'être humain un véritable monstre ?
Est-ce que ce sont les comportements constructifs ou les comportements destructeurs qui font grandir nos enfants ?
Un jour je n'ai pas mis ma ceinture de sécurité en voiture et je n'en suis pas morte, donc ce n'est pas dangereux de ne jamais la mettre ?
Comment peut-on aujourd'hui défendre la fessée alors que les pédiatres, spécialistes et chercheurs en neurosciences ont prouvé leurs effets sur le cerveau et le développement de celui-ci ? Comment peut-on faire semblant de ne pas savoir ?
Pourquoi on considère que l'on peut frapper un enfant pour l'éduquer alors que l'on trouverait complètement ahurissant qu'un homme (ou une femme) dise "Ma femme (ou mon mari) m'a donné une fessée, j'ai compris, je ne recommencerai plus" ?
La fessée n'est-elle pas une forme de domination qui enseigne les mensonges, la rébellion, l'hypocrisie, la non-confiance en soi et en l'autre, l'incapacité à communiquer autrement que par la violence ou en se soumettant ?
Quand il y a conflit on apprend à un enfant à régler la question en frappant le plus petit des protagonistes ?
Si les fessées et punitions étaient réellement efficaces, pourquoi faudrait-il recommencer ?
N'y a-t-il pas 2 enfants par jour qui meurent sous les coups en France ?
On n'interdit que les choses qui peuvent nous tuer ? Alors dans ce cas, autorisons tout !
A ceux qui utilisent cet "argument", on peut répondre qu'ils ne sont sans doute pas morts de fessées, mais une partie d'eux est morte. Elle se trouve dans leur coeur. Ils ne sont pas pas morts. Mais leur humanisme et leur empathie le sont. Personne n'a pris leur défense quand ils étaient petits... mais aujourd'hui, je serai ravie qu'ils ne ferment pas les yeux sur ces atrocités. Ensemble, protégeons les enfants.
Merci aux groupes stopVeo et Echanges et conseils pour une parentalité sans veo.