S'éveiller et s'épanouir de manière raisonnée

La rentrée des classes... Vaste sujet! On marque une étape. Moment anxiogène. Comment avons-nous tenté de nous y préparer au mieux?

J'ai construit ce billet en 3 parties :

- quelques "conseils" pour une rentrée réussie, juste un partage d'expérience sans aucune prétention;

- quelques pistes bibliographiques variées;

- des idées pour faciliter le moment de la séparation.

1. "Conseils" pour une rentrée réussie

Evidemment il n'y a pas de "recette miracle", je l'ai toujours dit et le répèterai toujours.

Mon gros dilemme lors de la première rentrée des classes de mon fils a été de me demander si je devais en parler, un peu, beaucoup, pas du tout... Dois-je en parler au risque que mon enfant se demande si le fait de remettre le sujet sur le tapis ne cache pas quelquechose (et de ce fait cela peut devenir anxiogène) ? Dois-je passer tout cela sous silence ? Dois-je en parler de façon dosée ? Pas facile.... Pour ma part, avec son papa, nous avions fait le choix d'en parler un peu, sans l'asséner d'informations. L'expérience nous a montré qu'il aurait eu besoin qu'on le prépare un peu plus en amont aux différents rituels, qu'on lui présente les différentes étapes d'une journée d'école à diverses reprises. Les livres nous ont aidé (j'en parle en seconde partie), ainsi qu'un petit tableau récapitulatif de la semaine ("école", "maison", "cantine", "nuit"...). 

Il me paraît souhaitable de familiariser l'enfant avec les lieux de l'école. On peut par exemple effectuer plusieurs fois le trajet avec lui en lui expliquant l'organisation générale des lieux. Si des "portes ouvertes" ou "journées d'adaptation" ont lieu, cela peut être intéressant de l'y accompagner pour qu'il puisse découvrir la cour, le préau, les salles de classe, la salle de motricité... Tout cela permet à l'enfant de se créer de nouveaux repères, même s'il n'est pas toujours en capacité de se projeter.  

Rassurer son enfant, mettre en avant son autonomie, le faire participer à la constitution du sac eventuellement au marquage des vêtements...) sont d'autres pistes.

2. Pistes bibliographiques pour envisager une rentrée plus sereine

Dédramatiser! Voici le maître mot.

Je vous présente les livres que nous lisons à la maison. Cette liste n'est pas exhaustive (il en existe des dizaines d'autres sur le sujet) mais nos livres sont complementaires. Pour préparer à la rentrée il me semble toutefois primordial de lire au moins un livre qui détaille l'enchaînement des différents rituels, de la séparation aux retrouvailles. Mon fils a eu besoin de lire que l'école se terminait systématiquement par nos retrouvailles, qu'il n'y avait pas d'abandon.

Le livre Bienvenue à l'école maternelle! d'Angie Rozelaar (éditions Larousse) montre bien les différents lieux et moments (de l'au-revoir jusqu'à "l'heure des parents"). Il y a beaucoup d'interactivité dans ce livre car l'enfant peut tirer, pousser, faire glisser, différentes parties de l'album. Cet ouvrage fourmille de détails dans les illustrations, afin d'observer, comprendre, et susciter la parole de l'enfant. Il est positif, pédagogique... et surtout résistant avec son carton épais. Nous l'avons acheté un peu en catastrophle le jour de la rentrée et le recommandons pour bien préparer ce jour et les suivants.

Les éditions Tourbillon viennent de publier un magnifique ouvrage magnétique : Mon école maternelle magnétique de Géraldine Krasinski (texte) et Kiko (illustrations).  L'objectif de cet album est de "bien préparer la rentrée en s'amusant". L'enfant y apprend à se familiariser avec l'école et son univers. On y suit le déroulé d'une journée type: arrivée, moments de classe, jeux, cantine, cour de récréation. Il est dommage que ne figure pas "l'heure des parents", les retrouvailles du soir. Au fil des pages, l'enfant s'approprie cet espace en y plaçant les 45 aimants disponibles dans une pochette. Les possibilités sont infinies puisque l'enfant peut inventer son monde, ses histoires, ses rencontres... Avec ce livre magnétique on apprend le vocabulaire lié à l'école et on développe l'imagination du (futur) écolier.

Pour les enfants qui aiment l'humour de répétition comme mon fils, l'album Je veux pas aller à l'école de Stephanie Blake est fait pour eux.  C'est la veille de la rentrée et Simon a une nouvelle réplique préférée. Quand sa maman lui dit: «Tu vas aller à l’école», quand son papa lui promet: «Tu vas apprendre l’alphabet», Simon prend un air effaré et grognon et il crie: «Ça va pas non!» C’est le jour de la rentrée et Simon ne veut pas y aller. Mais une fois sur place, après avoir un peu pleuré, il s’aperçoit qu’on fait plein de choses formidables à l’école. Alors, le soir, quand la maîtresse lui dit qu’il faut partir, savez-vous ce qu’il répond? C'est un ouvrage très sympathique pour dédramatiser ce moment.

Le dernier ouvrage que je vous présente est une nouveauté des éditions Actes Sud : Premier jour d'école de Corinne Dreyfuss et Nathalie Choux. 

Maman et enfant, le matin de ce jour si important, sont en route pour l'école. Avec plein de questions pour faire face à l'appréhension : « Dis, ça dure toujours ? » « Il faudra y aller tous les jours à cette école ? ». Et puis, Maman s'en va. C'est le temps des copains et de l'apprentissage, la découverte qu'on devient « un grand ». Un texte proche de la comptine mêlé à des images tendres et expressives, idéal pour la rentrée des petits.

C'est un ouvrage différent, qui ne laisse pas indifférent. Parmi toute l'offre proposée en littérature jeunesse sur ce thème, cet ouvrage est vraiment à part. Sa poésie, ses non-dits... Il s'adresse tant à l'enfant qu'à son parent, mettant en avant les peurs de l'un et de l'autre. A lire...

D'autres idées lecture ici.

3. Des idées pour se séparer de façon plus apaisée

Dans son livre, Elle est où maman?, Elizabeth Pantley liste plusieurs idées afin d'entrevoir la séparation de façon apaisée. Voici en vrac quelques-unes d'entre elles.

***Le bracelet magique***

Un bracelet magique pour donner confiance et pour se rappeler l'autre. On peut aisément faire preuve d'imagniation et d'inventivité dans la création, l'enfant peut y participer. Elizabeth Pantley insiste sur la façon dont on doit présenter l'objet à l'enfant: insister sur la magie, sur la force.

***Objet transitionnel dans la poche***

Mettre dans la poche de l'enfant un petit objet (une pierre, un trésor de la nature...) qui sera susceptible de le rassurer et lui redonner confiance si besoin.

***Dessin sur (ou dans) la main, et autres provisions de bisous***

On peut dessiner un coeur sur la main et le couvrir de bisous. Si l'enfant en ressent le besoin il peut passer sa main sur sa joue en journée, tel un bisous de réconfort. Nous avons plutôt utilisé une variante de cette astuce, à savoir la provisions de bisous. Inspiré de la lecture du livre La provision de bisous de Zou de Michel Gay, nous avons fait des recharges de bisous dans les poches de pantalon ainsi que dans le creux des mains.

***Mise en scènes***

Ceux qui ont des enfants scolarisés savent. Ceux qui vont connaître leur première rentrée à l'école vont avoir la joie de découvrir. Quoi? L'école des secrets... ! Beaucoup d'enfants, lorsqu'ils rentrent de l'école, sont pris d'une amnésie soudaine, ne "se souvenant" plus des détails de leur journée. La phrase préférée de mon fils est "je ne veux pas te dire" et je respecte. Mais parfois il a été perturbé par des épisodes ponctuels (rentrée, apprendre à manger à la cantine avec le bruit, participer aux exercices d'évacuation avec alarmes...) et là le jeu nous a beaucoup aidé. C'est Lawrence Cohen dans son livre Qui veut jouer avec moi? qui nous a donné l'idée. Le principe est simple: rejouer des scènes de la journée avec ce qu'on a sous la main (chez nous des Playmobil par exemple). Cela aide l'enfant à en parler, à extérioriser.

Si tu as des astuces ou pistes bibliographiques, n'hésite pas à nous en faire part en commentaire.

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